La mode est aujourd'hui à la théologisation des gouvernances ; la politique du quotidien participe de l'accomplissement d'un destin qui fait couvercle à toute géostratégie. S'il est besoin d'une carricature d'illustration, on choisira celle de Donald Trump. A partir de là, il n'y a plus débat ni contradiction, il n'y a que la Ligne imposée par... le Ciel.
C'est en ce sens que la démocratie libérale a perdu la guerre de civilisation. Celles qui fonctionnent encore sur le mode contradictoire ont versé dans la pensée unique et refusent la confrontation d'idées, la tendance étant même à la sacralisation des éléments de la doxa imposée. L'exemple-type est l'instrumentalisation de la shoah.
Ainsi, les Etats-Unis ont renoué avec le messianisme originel à coup de droits de douane et de bombes ; la Fédération de Russie profite de l'incarnation du lieutenant béni de Dieu sur terre pour continuer sa marche au couchant ; la Chine populaire édite son catéchisme Xi imposé à sa jeunesse qui s'est trouvée un destin sur le temps long ; seuls les empires de grand désordre n'ont pas encore succombé à la théologisation de leur gouvernement, comme l'Inde ou le Brésil.
On peut creuser la question en cliquant ici.
Cette connexion nouvelle entre un Destin et une nation ne l'est pas pour un royaliste. Il a toujours fait le lien car c'est la fréquence porteuse de sa foi royaliste. Le roi est en mission pour Dieu. Mais parfois le royaliste abuse de ce lien. C'est le cas du providentialisme que certains légitimistes qualifient de poison parce qu'il coupe l'élan au militant de base, en remettant tout entre les mains de Dieu. Qu'est-ce à la fin ?
Le providentialisme est une inclination humaine, un penchant, qui prête aux événements une cause céleste. Mais aussi à diviniser un projet de physique sociale. Dans le premier cas, on idéologise le monde avec l'espoir d'une interaction, dans le second, on entre en action sur une base établie et sûre.
Le plus grand défi soulevé par le providentialisme est psychologique, ou pour le dire moins brutalement, le sens unique, parce que la puissance céleste invoquée est par convention, muette, sinon extrêmement discrète et jalouse de ses relais.
Le providentialiste construit à l'intérieur de son propre univers mental les éléments d'une conversation entre lui et l'au-delà. Nourrir cette conversation convoque une imagination débordante jusqu'à des subterfuges dont on tordra la signification dans tous les sens pour obtenir la confirmation de son intuition de départ. Ainsi en est-il des dires et délires des voyantes qui fabriquent leur proximité avec Dieu ou avec la Vierge Marie à tout motif dont celui de reconnaissance sociale prime.
L'intensité des révélations privées est augmentée de celle du besoin de confirmation de la thèse induite. La mécanique millénariste finit parfois dans une construction imposante comme celle du retour d'un roi caché ou le déclenchement imminent d'un Armageddon.
Ce penchant se détecte par divers symptômes mais le plus sûr est celui du messager. Celui-ci prêtera à la Providence les mots utiles à son combat, presque comme un ventriloque.
Prenons l'exemple du retour du roi.
On peut légitimement arguer que la Providence ait parmi tous ses projets, celui du retour d'une monarchie de son obédience pour gouverner une nation en voie de désintégration, qui lui serait chère. A quel motif celle-ci plutôt que celle-là est une autre question. Mais le messager a déjà levé le doute !
Comment déceler les voies et moyens de Son projet ? C'est impossible.
Supposer que le projet concerne telle ou telle personne en particulier, choisie sur des critères purement humains (mortels), confine à la supercherie. Mais à force de labourer ce même sillon, la supposition de départ s'estompe pour laisser vivre une quasi-certitude. Il ne s'agira plus que de l'étayer de toutes révélations supplémentaires nécessaires à son triomphe. Cette dérive cumulative est celle de la Charte de Fontevrault qui est parti du Notre-Père remettant le destin de l'homme entre les mains de Dieu, pour aboutir à l'accomplissement de la saga du Grand Monarque, une légende aussi vieille que l'espèce humaine et dont les héros peuplent les romans depuis l'aube du monde. En y appliquant les atours de la politique théologique, on pare le concept de tous les codes élevant l'histoire au-dessus du commun. On porte par des prières le but à atteindre dont nul ne doute qu'elles soient entendues ; le retard de réponses participe de l'impénétrabilité des voies du Seigneur. Des esprits faibles peuvent être impressionnés.
Le dernier point que soulève le providentialisme est l'outrecuidance de la Conversation. Comment en arrive-t-on à discuter le bout de gras avec Dieu jusqu'à Lui indiquer l'impétrant choisi sur les critères propres au solliciteur ? Ce siècle destructeur n'épargne pas la distance prudente que doit observer tout mortel pris dans un échange avec les dieux. Toute proximité est vanité, toute vanité est injure. Des fois, on le paye !
Pour finir, on peut raisonnablement penser que la Providence ait le projet de restaurer une monarchie théocratique, tout autant que le contraire.
On peut raisonnablement penser que la Providence choisisse de repartir de la dernière race ayant régné, tout autant que le contraire.
On peut raisonnablement penser que la Providence favorise la rechristianisation du pays pour y rétablir une dynastie à Sa main, tout autant que son contraire, parce qu'Elle n'a pas besoin de nous pour s'accomplir.
Croire en la Providence appelle beaucoup d'humilité à sa contemplation. Prétendre agir de concert avec Elle, c'est déjà se mentir à soi-même au moment. Persévérer signale quelque chose de plus grave. En conclusion, la perception du phénomène providentialiste chez Royal-Artillerie recommande de s'en tenir aux supplications du Notre-Père au profit du croyant en son salut, et de se décharger de tout le fatras prophétique que l'Eglise elle-même ignore.
Quelqu'un n'a-t-il pas dit que Dieu rit ?
Monarchisme versus royalisme
Pris dans une dispute cornecul sur la différence entre ces deux concepts, je me suis échappé au premier signe d'incompréhension pour ne pas alourdir mon casier d'anarchiste, mais la question peut être débattue ici entre gens de bonne compagnie ouverts aux idées parfois iconoclastes mais qui s'avèrent à la réflexion… utiles à la communication du parti du roi. Bien savoir de quoi l'on parle est essentiel car monarchisme et royalisme ne sont pas équivalents.
Il ne faut pas partir sur la "monarchie" et la "royauté" dans ce débat parce que le cœur du sujet c'est le suffixe dérivationnel en -isme. L'affixe placé à la fin d'une unité lexicale en modifie le sens du tout au tout. En -isme l'affixe est un pur suffixe qui, selon le CNRTL, modifie la catégorie sémantique du radical et particularise son contenu. Alors que monarchie ou royauté annonce un état fixé par des règles (très souvent immuables), monarchisme et royalisme annoncent une appétence, une doctrine, une addiction, une maladie ; en un mot, le mouvement, la dynamique qui s'oppose à l'image statique précitée d'un état figé.
Dès lors, la description de l'état de monarchie ou de royauté ne répond pas à la question posée de la différence entre ces deux termes, même à en faire des tonnes en remontant à à la République de Jean Bodin, car son intérêt s'adresse aux débutants en français facile du niveau de la classe de cinquième, selon le programme de l'institution. Comment lancer l'étude ? Par une définition synthétique : le monarchisme privilégie le régime de gouvernement quand le royalisme privilégie le titulaire de la charge.
On pourrait ajouter que l'un est dans l'autre quel qu'il soit mais pas l'autre dans l'un, selon Erwin Schrödinger.
Le monarchisme étudie l'organisation du gouvernement des hommes dans les trois ordres de la pyramide sociale (orants, pugnants et laborants] reprise de la tripartition sociale des carolingiens (Adalberon) et déployée dans la charpente féodale européenne qui édicta privilèges et droits attachés à chacun. La pointe en est confiée à un seul être, si possible humain, qui dans sa position acquiert tous les pouvoirs à tout le moins moraux.
Le travail d'étude des rapports sociaux dans la pyramide consiste à savoir combien d'étages subordonnés le monarque contrôle exclusivement. Par convention on appelle ce domaine exclusif le domaine régalien et de nos jours, on le décline en cinq pouvoirs, ceux de justice, sûreté, guerre, diplomatie et trésor. Plus le monarque contrôle de pouvoirs au-dessous de ceux-là, moins il laisse de libertés aux éléments constituant la pyramide et inversement.
En passant, notons que la vieille monarchie française dite absolue (ne dépendant de personne d'autre) a accouché d'une république bien plus invasive qu'elle ne l'était, puisque son successeur a atomisé la société de façon à la contrôler pleinement jusqu'au niveau même de l'individu, en enjambant les justices, guildes, corporations et ordres. Aujourd'hui, du berceau à la tombe, l'Etat s'occupe de tout et ça s'aggrave. L'aboutissement total est le contrôle social chinois.
Toute étude d'une monarchie, le monarchisme donc, revient à mesurer l'étiage des libertés basses, d'où le slogan maurrassien : "l'autorité en haut, les libertés en bas" qui appelle où tracer la barre.
Le royalisme pour sa part s'intéresse à la pointe de pyramide, essentiellement à sa légitimité transcendée, et plus spécialement au droit qui règle ses pouvoirs qui ne sont jamais nuls.
Le plus simple est de reconnaître la transcendance divine et d'appliquer un droit divin que créeront les clercs intéressés à la conquête des âmes. A part le Décalogue, on ne connaît pas de codex tombé du Ciel. Il faut donc l'inventer (au sens second). Le droit divin n'est pas celui des caprices royaux mais de l'asservissement du roi à l'église.
Dès qu'il s'occupe d'organiser les pouvoirs subordonnés, le royalisme devient du monarchisme. D'où la propension des royalistes purs qui craignent de se compromettre avec les études sociales, à explorer l'écosystème mystique de la pointe de pyramide sans trop descendre. On entre là dans un cosmos de conjectures où rien ne peut apparaître en dehors de la foi. Jean Raspail, qui avait creusé la question toute sa vie, jugeait le retour du roi improbable parce qu'il ne pouvait procéder que d'une rechristianisation de la société, réputée impossible. En fait c'est la foi qui fait le roi.
Le royalisme est finalement assez facile à appréhender dans son essence même. Il est quelques exceptions nées de circonstances particulières non généralisables ; on pense au despote éclairé, athée par définition, qui a dirigé par exemple le royaume de Prusse dans un esprit monarchique intégral.
A quoi savoir tout cela peut servir ?
Cela sert à construire une dialectique ordonnée prônant le retour à la monarchie de nos pères, qui fit ce pays quand leurs héritiers le défont. Plus simplement à juger de la pertinence d'une doctrine et de l'intelligence du doctrinaire qui la promeut dans la sphère royaliste. Le monarchisme, qu'il soit d'appétence ou obsessionnel, tient debout par lui-même. Le royalisme sans lui n'existe pas longtemps. Finalement l'un dérive de l'autre, ils ne s'opposent pas mais dans l'étude de cas, il faut toujours se rappeler dans quel -isme on se trouve et tout sera plus clair.
Reste un sujet un peu spécial celui des monarchies fantômes dans un royaume constitutionnel (notez qu'on ne peut dire "royautés fantômes"). Les comportements politiques y relèvent plus de la psychologie que des pouvoirs conférés. Le cas anglais s'applique avec peu de nuances à toutes les monarchies du nord et au royaume d'Espagne. Il s'agit d'évaluer l'influence politique et le rayonnement d'un monarque en charge sur le titulaire du pouvoir exécutif. On pourrait dire plus élégamment l'ombre portée de la pointe de pyramide. En mêlant monarchisme et royalisme, on peut expliquer cette zone grise des rapports humains entre le chef de l'état impuissant en droit et son premier ministre souverain maître de la conduite du pays :
D'abord le chef d'Etat assume une fonction constitutionnelle en légitimant au nom de la nation dont il est le chef la politique générale du gouvernement choisi par les Communes. Ce discours du Trône, écrit par le premier et récité par le roi à l'ouverture des sessions parlementaires, vaut par sa simple lecture approbation de la nation britannique.
Mais la fonction de chef d'Etat la plus discrète n'est pas la moins importante : il reçoit chaque semaine le premier ministre en tête-à-tête politique pour échanger leurs idées ; le souverain y exerce ses droits coutumiers : "the right to be consulted, the right to encourage, the right to warn".
Cet "exécutif informel" signale que la fonction de chef d'Etat britannique n'est pas neutre et que selon le caractère du monarque, l'influence politique est bien réelle, même si elle n'a pu empêcher le calamiteux Brexit.
En conclusion, sérier dans le débat d'idées ce qui relève du monarchisme et ce qui relève du royalisme permet d'appuyer ses arguments sur des développements ouverts dans des espaces dialectiques précis. On y gagne en clarté et en temps, tout en évitant les sommes assommantes de traités indigestes que plus personne ne sait synthétiser aujourd'hui.
Le roi accompli est un monarque thaumaturge, en ce qu'il prouve de qui il dépend. Le reste est politique et ressortit donc à la monarchie.
Il ne faut pas partir sur la "monarchie" et la "royauté" dans ce débat parce que le cœur du sujet c'est le suffixe dérivationnel en -isme. L'affixe placé à la fin d'une unité lexicale en modifie le sens du tout au tout. En -isme l'affixe est un pur suffixe qui, selon le CNRTL, modifie la catégorie sémantique du radical et particularise son contenu. Alors que monarchie ou royauté annonce un état fixé par des règles (très souvent immuables), monarchisme et royalisme annoncent une appétence, une doctrine, une addiction, une maladie ; en un mot, le mouvement, la dynamique qui s'oppose à l'image statique précitée d'un état figé.
Dès lors, la description de l'état de monarchie ou de royauté ne répond pas à la question posée de la différence entre ces deux termes, même à en faire des tonnes en remontant à à la République de Jean Bodin, car son intérêt s'adresse aux débutants en français facile du niveau de la classe de cinquième, selon le programme de l'institution. Comment lancer l'étude ? Par une définition synthétique : le monarchisme privilégie le régime de gouvernement quand le royalisme privilégie le titulaire de la charge.
On pourrait ajouter que l'un est dans l'autre quel qu'il soit mais pas l'autre dans l'un, selon Erwin Schrödinger.
Le monarchisme étudie l'organisation du gouvernement des hommes dans les trois ordres de la pyramide sociale (orants, pugnants et laborants] reprise de la tripartition sociale des carolingiens (Adalberon) et déployée dans la charpente féodale européenne qui édicta privilèges et droits attachés à chacun. La pointe en est confiée à un seul être, si possible humain, qui dans sa position acquiert tous les pouvoirs à tout le moins moraux.
Le travail d'étude des rapports sociaux dans la pyramide consiste à savoir combien d'étages subordonnés le monarque contrôle exclusivement. Par convention on appelle ce domaine exclusif le domaine régalien et de nos jours, on le décline en cinq pouvoirs, ceux de justice, sûreté, guerre, diplomatie et trésor. Plus le monarque contrôle de pouvoirs au-dessous de ceux-là, moins il laisse de libertés aux éléments constituant la pyramide et inversement.
En passant, notons que la vieille monarchie française dite absolue (ne dépendant de personne d'autre) a accouché d'une république bien plus invasive qu'elle ne l'était, puisque son successeur a atomisé la société de façon à la contrôler pleinement jusqu'au niveau même de l'individu, en enjambant les justices, guildes, corporations et ordres. Aujourd'hui, du berceau à la tombe, l'Etat s'occupe de tout et ça s'aggrave. L'aboutissement total est le contrôle social chinois.
Toute étude d'une monarchie, le monarchisme donc, revient à mesurer l'étiage des libertés basses, d'où le slogan maurrassien : "l'autorité en haut, les libertés en bas" qui appelle où tracer la barre.
Le royalisme pour sa part s'intéresse à la pointe de pyramide, essentiellement à sa légitimité transcendée, et plus spécialement au droit qui règle ses pouvoirs qui ne sont jamais nuls.
Le plus simple est de reconnaître la transcendance divine et d'appliquer un droit divin que créeront les clercs intéressés à la conquête des âmes. A part le Décalogue, on ne connaît pas de codex tombé du Ciel. Il faut donc l'inventer (au sens second). Le droit divin n'est pas celui des caprices royaux mais de l'asservissement du roi à l'église.
Dès qu'il s'occupe d'organiser les pouvoirs subordonnés, le royalisme devient du monarchisme. D'où la propension des royalistes purs qui craignent de se compromettre avec les études sociales, à explorer l'écosystème mystique de la pointe de pyramide sans trop descendre. On entre là dans un cosmos de conjectures où rien ne peut apparaître en dehors de la foi. Jean Raspail, qui avait creusé la question toute sa vie, jugeait le retour du roi improbable parce qu'il ne pouvait procéder que d'une rechristianisation de la société, réputée impossible. En fait c'est la foi qui fait le roi.
Le royalisme est finalement assez facile à appréhender dans son essence même. Il est quelques exceptions nées de circonstances particulières non généralisables ; on pense au despote éclairé, athée par définition, qui a dirigé par exemple le royaume de Prusse dans un esprit monarchique intégral.
A quoi savoir tout cela peut servir ?
Cela sert à construire une dialectique ordonnée prônant le retour à la monarchie de nos pères, qui fit ce pays quand leurs héritiers le défont. Plus simplement à juger de la pertinence d'une doctrine et de l'intelligence du doctrinaire qui la promeut dans la sphère royaliste. Le monarchisme, qu'il soit d'appétence ou obsessionnel, tient debout par lui-même. Le royalisme sans lui n'existe pas longtemps. Finalement l'un dérive de l'autre, ils ne s'opposent pas mais dans l'étude de cas, il faut toujours se rappeler dans quel -isme on se trouve et tout sera plus clair.
Reste un sujet un peu spécial celui des monarchies fantômes dans un royaume constitutionnel (notez qu'on ne peut dire "royautés fantômes"). Les comportements politiques y relèvent plus de la psychologie que des pouvoirs conférés. Le cas anglais s'applique avec peu de nuances à toutes les monarchies du nord et au royaume d'Espagne. Il s'agit d'évaluer l'influence politique et le rayonnement d'un monarque en charge sur le titulaire du pouvoir exécutif. On pourrait dire plus élégamment l'ombre portée de la pointe de pyramide. En mêlant monarchisme et royalisme, on peut expliquer cette zone grise des rapports humains entre le chef de l'état impuissant en droit et son premier ministre souverain maître de la conduite du pays :
D'abord le chef d'Etat assume une fonction constitutionnelle en légitimant au nom de la nation dont il est le chef la politique générale du gouvernement choisi par les Communes. Ce discours du Trône, écrit par le premier et récité par le roi à l'ouverture des sessions parlementaires, vaut par sa simple lecture approbation de la nation britannique.
Mais la fonction de chef d'Etat la plus discrète n'est pas la moins importante : il reçoit chaque semaine le premier ministre en tête-à-tête politique pour échanger leurs idées ; le souverain y exerce ses droits coutumiers : "the right to be consulted, the right to encourage, the right to warn".
Cet "exécutif informel" signale que la fonction de chef d'Etat britannique n'est pas neutre et que selon le caractère du monarque, l'influence politique est bien réelle, même si elle n'a pu empêcher le calamiteux Brexit.
En conclusion, sérier dans le débat d'idées ce qui relève du monarchisme et ce qui relève du royalisme permet d'appuyer ses arguments sur des développements ouverts dans des espaces dialectiques précis. On y gagne en clarté et en temps, tout en évitant les sommes assommantes de traités indigestes que plus personne ne sait synthétiser aujourd'hui.
Le roi accompli est un monarque thaumaturge, en ce qu'il prouve de qui il dépend. Le reste est politique et ressortit donc à la monarchie.
Sur les trois ordres, on peut relire l'ouvrage fondamental de Georges Duby (Gallimard 1978)
N°75 du Bien Commun
Pour sa campagne d'abonnement 2025-2026, le n°1O des Petits-Champs a posté un exemplaire du mois de juillet 2025 de son mensuel Le Bien Commun à tous ses anciens abonnés.
Question format, il est revenu au tabloïd (41x29) et fait seize pages, comme l'Action Française 2000 d'antan. Seize pages c'est sans doute un peu juste pour un mensuel. L'AF2000 en proposait autant mais deux fois par mois. Je pense qu'une livraison à 24 pages serait de meilleur rendement, avec sans doute un peu de publicité pour adoucir la charge d'imprimerie, puisqu'il semble qu'une publiciste a été recrutée dans l'ours. Mais pour ce faire, il faut des rédacteurs, si possible intéressants.
Dans cette petite recension du n°75, nous allons directement à l'article de fond doctrinal sous forme d'un entretien avec Marin de Viry (page 10). L'auteur de Un roi immédiatement" (PGDR Editions) connaît bien le vrai pays réel et appelle à investir le champ politique actuel, pas seulement en télétravail mais au contact, en se salissant les idées. C'est rare dans le milieu royaliste qui lave plus blanc que blanc d'aller prendre un chemin un peu "crasseux". La réponse qu'y fait F. Marcilhac en page 11 enjolive l'histoire, assène les invectives habituelles contre la République mais ne percute pas. C'est tout le logiciel d'Action française qui serait à revoir, suggère l'invité.
L'autre article intéressant de cette livraison est proposé par Jean-Philippe Chauvin. Il y parle de nos grands chefs d'entreprise mondialisés qui ont perdu tout souci d'amélioration de la situation économique française. Il vise juste. Mais le remède prôné pêche par une méconnaissance du milieu entrepreneurial pour la simple raison que JP Chauvin est un professeur d'histoire et qu'il n'a jamais travaillé dans le secteur marchand auquel il donne des leçons. C'est d'ailleurs le drame de l'Action française ; elle ne recrute pas dans le top-tiers des chefs d'entreprise. Il faut dire qu'à promouvoir le prince d'Orléans le plus insuffisant et bedonnant de sa génération ne doit pas y aider. Le mensuel lui consacre toute sa page 3, autant de place perdue !
Les autres rubriques, affaires étrangères, culture sont bien tenues car elles correspondent aux profils (académiques) des rédacteurs, mais comme à l'époque du journal précédent, il est des auteurs qui devraient s'effacer car ils tournent en boucle, thèse, antithèse, synthèse au roi. Lire le titre, l'amorce et la signature suffit à les comprendre pour n'avoir pas à lire le texte tant le thème est convenu. Je pense que certains qui continuent dans le sillon de Pierre Pujo devraient raccrocher.
Bien aimé l'artcle d'Eric Georgin sur Boualem Sansal (p.5). Dans un texte ramassé, il va au fond de la question en oubliant quand même l'incroyable légèreté de l'écrivain. La lecture quotidienne du Matin d'Algérie qui trace les exactions continues du régime militaro-islamiste l'en aurait prévenu. Sansal a péché par excès de confiance.
Le défi de la périodicité n'est pas relevé pour l'instant. Il est très difficile à affronter, car pour palier l'impossible fraîcheur des nouvelles, il faut produire des analyses de fond qui peuvent rebuter l'abonné ou offrir des reportages captivants sur des réalités lointaines. L'équipe du Bien Commun est enfermée dans le catalogue d'analyses des grandes plumes du passé et elle n'a pas de reporters.
Sur le plan technique, une erreur subsiste depuis l'AF2000 d'ailleurs, c'est la caricature à la une qui en mange la moitié. Ce choix visuel est valable si le journal est en kiosque car il faut attirer le regard, mais par abonnement, c'est autant de place perdue. Un bon point pour finir, la rédaction a supprimé la page d'informations militantes qui aux jours d'Internet ne servait plus à rien. On a donc récupéré de l'espace rédactionnel.
Conclusion : peut mieux faire ; et pour cela doit renforcer son tour de table et démarcher de la publicité commerciale. Finalement c'est une affaire d'argent as usual.
Question format, il est revenu au tabloïd (41x29) et fait seize pages, comme l'Action Française 2000 d'antan. Seize pages c'est sans doute un peu juste pour un mensuel. L'AF2000 en proposait autant mais deux fois par mois. Je pense qu'une livraison à 24 pages serait de meilleur rendement, avec sans doute un peu de publicité pour adoucir la charge d'imprimerie, puisqu'il semble qu'une publiciste a été recrutée dans l'ours. Mais pour ce faire, il faut des rédacteurs, si possible intéressants.
Dans cette petite recension du n°75, nous allons directement à l'article de fond doctrinal sous forme d'un entretien avec Marin de Viry (page 10). L'auteur de Un roi immédiatement" (PGDR Editions) connaît bien le vrai pays réel et appelle à investir le champ politique actuel, pas seulement en télétravail mais au contact, en se salissant les idées. C'est rare dans le milieu royaliste qui lave plus blanc que blanc d'aller prendre un chemin un peu "crasseux". La réponse qu'y fait F. Marcilhac en page 11 enjolive l'histoire, assène les invectives habituelles contre la République mais ne percute pas. C'est tout le logiciel d'Action française qui serait à revoir, suggère l'invité.
L'autre article intéressant de cette livraison est proposé par Jean-Philippe Chauvin. Il y parle de nos grands chefs d'entreprise mondialisés qui ont perdu tout souci d'amélioration de la situation économique française. Il vise juste. Mais le remède prôné pêche par une méconnaissance du milieu entrepreneurial pour la simple raison que JP Chauvin est un professeur d'histoire et qu'il n'a jamais travaillé dans le secteur marchand auquel il donne des leçons. C'est d'ailleurs le drame de l'Action française ; elle ne recrute pas dans le top-tiers des chefs d'entreprise. Il faut dire qu'à promouvoir le prince d'Orléans le plus insuffisant et bedonnant de sa génération ne doit pas y aider. Le mensuel lui consacre toute sa page 3, autant de place perdue !
Les autres rubriques, affaires étrangères, culture sont bien tenues car elles correspondent aux profils (académiques) des rédacteurs, mais comme à l'époque du journal précédent, il est des auteurs qui devraient s'effacer car ils tournent en boucle, thèse, antithèse, synthèse au roi. Lire le titre, l'amorce et la signature suffit à les comprendre pour n'avoir pas à lire le texte tant le thème est convenu. Je pense que certains qui continuent dans le sillon de Pierre Pujo devraient raccrocher.
Bien aimé l'artcle d'Eric Georgin sur Boualem Sansal (p.5). Dans un texte ramassé, il va au fond de la question en oubliant quand même l'incroyable légèreté de l'écrivain. La lecture quotidienne du Matin d'Algérie qui trace les exactions continues du régime militaro-islamiste l'en aurait prévenu. Sansal a péché par excès de confiance.
Le défi de la périodicité n'est pas relevé pour l'instant. Il est très difficile à affronter, car pour palier l'impossible fraîcheur des nouvelles, il faut produire des analyses de fond qui peuvent rebuter l'abonné ou offrir des reportages captivants sur des réalités lointaines. L'équipe du Bien Commun est enfermée dans le catalogue d'analyses des grandes plumes du passé et elle n'a pas de reporters.
Sur le plan technique, une erreur subsiste depuis l'AF2000 d'ailleurs, c'est la caricature à la une qui en mange la moitié. Ce choix visuel est valable si le journal est en kiosque car il faut attirer le regard, mais par abonnement, c'est autant de place perdue. Un bon point pour finir, la rédaction a supprimé la page d'informations militantes qui aux jours d'Internet ne servait plus à rien. On a donc récupéré de l'espace rédactionnel.
Conclusion : peut mieux faire ; et pour cela doit renforcer son tour de table et démarcher de la publicité commerciale. Finalement c'est une affaire d'argent as usual.
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