L'éditorial du Bien Commun de septembre (n°32) me pose problème, non parce qu'il décrit en vérité la situation calamiteuse des pouvoirs publics organisés par une constitution monarchique dévoyée, mais parce que dans sa dernière partie, il force tellement le trait sur le président Macron qu'il en vient à affaiblir l'intérêt de sa démonstration. Qu'en est-il au fond ?
François Marcilhac remâche la vieille antienne de la banque cosmopolite (c-à-d. juive) en stigmatisant l'emploi de fondé de pouvoir chez Rothschild de Georges Pompidou jadis, puis maintenant chez Lazards Frères d'Emmanuel Macron. Si un chef d'Etat doit absolument expier ce péché originel, le comte de Paris, Jean d'Orléans, doit commencer dare dare les exorcismes puisque, après dix ans d'études supérieures, il fut employé comme consultant Oil and Gas chez les mêmes frères Lazard, avant de basculer chez les Anglais Deloitte & Touche, spécialistes mondiaux d'optimisation fiscale, pour finir au siège du groupe Banques Populaires comme chef de projet. Il est d'ailleurs dommage que le prince n'ait pas persévéré dans cette voie de la haute banque, il aurait aujourd'hui un toit pour sa famille nombreuse. Monsieur Macron n'a péché que quatre ans contre dix au prince. Réfléchir aux cartouches que l'on offre.
Un second point donne prise : la place de chef d'Etat n'est pas « grassement rétribuée ». Emmanuel Macron est viré chaque mois de 8500 euros après prélèvement fiscal à la source. Vu la charge des soucis, c'est carrément modeste ! Aucun patron d'une entreprise française cotée ne prend si peu sauf banqueroute. Le manque à gagner est bien sûr compensé par le pouvoir démesuré qu'il s'accorde et qu'on lui laisse, mais il vaut mieux serrer la vérité, même dans un billet d'humeur.
Reste que la démonstration d'une mutation de la démocratie en médiocratie n'est plus à faire et le mandat Macron I en est un parfait exemple. Elu sur la promesse de casser la baraque en réformant un système politique à bout de souffle siphonnant un pays fatigué de démocratie représentative, il déviera tout de suite en abandonnant en rase campagne l'électeur, seul engagé par les promesses électorales (comme disait Charles Pasqua). Ce sera la suppression de l'ISF et la promotion de vieux profiteurs comme Delevoye à des postes-clés, signalant à qui voulait bien analyser son comportement, qu'il n'avait aucun affect vis à vis du populaire. Macron ne comprend pas les gens ! C'est un monde qu'il refuse. C'est un monde d'adultes qu'il refuse. Est-ce un monde où il a une peur panique d'entrer ? A entendre sa collection d'insolences publiques, on est tenté de lui proposer un divan d'analyse ! Quant au pays réel, c'est vrai, il vote avec ses pieds. Il est temps d'offrir une alternative et donc... d'excaver les moyens financiers de cette propagande. Le comte, ancien banquier, nous sera-t-il de quelque secours ?
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