N°75 du Bien Commun

Pour sa campagne d'abonnement 2025-2026, le n°1O des Petits-Champs a posté un exemplaire du n°75 (juillet 2025) de son mensuel Le Bien Commun à tous ses anciens abonnés. Question format, il est revenu au tabloïd (41x29) et fait seize pages, comme l'Action Française 2000 d'antan. Seize pages c'est sans doute un peu juste pour un mensuel. L'AF2000 en proposait autant mais deux fois par mois. Je pense qu'une livraison à 24 pages serait de meilleur rendement, avec sans doute un peu de publicité pour adoucir la charge d'imprimerie, puisqu'il semble qu'une publiciste a été recrutée dans l'ours. Mais pour ce faire, il faut des rédacteurs, si possible intéressants.

Dans cette petite recension du n°75, nous allons directement à l'article de fond doctrinal sous forme d'un entretien avec Marin de Viry (page 10). L'auteur de Un roi immédiatement" (PGDR Editions) connaît bien le vrai pays réel et appelle à investir le champ politique actuel, pas seulement en télétravail mais au contact, en se salissant les idées. C'est rare dans le milieu royaliste qui lave plus blanc que blanc d'aller prendre un chemin un peu "crasseux". La réponse qu'y fait F. Marcilhac en page 11 enjolive l'histoire, assène les invectives habituelles contre la République mais ne percute pas. C'est tout le logiciel d'Action française qui serait à revoir, suggère l'invité.

L'autre article intéressant de cette livraison est proposé par Jean-Philippe Chauvin. Il y parle de nos grands chefs d'entreprise mondialisés qui ont perdu tout souci d'amélioration de la situation économique française. Il vise juste. Mais le remède prôné pêche par une méconnaissance du milieu entrepreneurial pour la simple raison que JP Chauvin est un professeur d'histoire et qu'il n'a jamais travaillé dans le secteur marchand auquel il donne des leçons. C'est d'ailleurs le drame de l'Action française ; elle ne recrute pas dans le top-tiers des chefs d'entreprise. Il faut dire qu'à promouvoir le prince d'Orléans le plus insuffisant et bedonnant de sa génération ne doit pas y aider. Le mensuel lui consacre toute sa page 3, autant de place perdue !

Les autres rubriques, affaires étrangères, culture sont bien tenues car elles correspondent aux profils (académiques) des rédacteurs, mais comme à l'époque du journal précédent, il est des auteurs qui devraient s'effacer car ils tournent en boucle, thèse, antithèse, synthèse au roi. Lire le titre, l'amorce et la signature suffit à les comprendre pour n'avoir pas à lire le texte tant le thème est convenu. Je pense que certains qui continuent dans le sillon de Pierre Pujo devraient raccrocher.

Bien aimé l'artcle d'Eric Georgin sur Boualem Sansal (p.5). Dans un texte ramassé, il va au fond de la question en oubliant quand même l'incroyable légèreté de l'écrivain. La lecture quotidienne du Matin d'Algérie qui trace les exactions continues du régime militaro-islamiste l'en aurait prévenu. Sansal a péché par excès de confiance.

Le défi de la périodicité n'est pas relevé pour l'instant. Il est très difficile à affronter, car pour palier l'impossible fraîcheur des nouvelles, il faut produire des analyses de fond qui peuvent rebuter l'abonné ou offrir des reportages captivants sur des réalités lointaines. L'équipe du Bien Commun est enfermée dans le catalogue d'analyses des grandes plumes du passé et elle n'a pas de reporters.

Sur le plan technique, une erreur subsiste depuis l'AF2000 d'ailleurs, c'est la caricature à la une qui en mange la moitié. Ce choix visuel est valable si le journal est en kiosque car il faut attirer le regard, mais par abonnement, c'est autant de place perdue. Un bon point pour finir, la rédaction a supprimé la page d'informations militantes qui aux jours d'Internet ne servait plus à rien. On a donc récupéré de l'espace rédactionnel.

Conclusion : peut mieux faire ; et pour cela doit renforcer son tour de table et démarcher de la publicité commerciale. Finalement c'est une affaire d'argent as usual.

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