Communiquer sur l'éducation du prince

Il est d'acception commune que la force du royalisme héréditaire réside dans la formation des princes dans l'emploi dès le plus jeune âge. L'art de gouverner est ainsi transmis au plus près du domaine d'application et les aptitudes du futur impétrant jugées sur toute la période de formation pour faire les corrections qui s'imposent.

Il est donc utile de communiquer sur l'éducation particulière du prince dans le projet d'accéder. Ce qui ne manque pas de soulever des difficultés si le "dauphin" est manifestement inférieur au niveau requis ou pour toute autre raison affaiblissant le principe éducatif.

Or il s'avère que les anciennes familles royales susceptibles de répondre à l'appel de la nation en disent très peu voire rien sur les cursus imposés à leur progéniture, quand les familles régnantes communiquent d'abondance sur l'excellence de la formation de leurs pépites. Ce qui confirme bien la force du protocole éducatif dans l'emploi.
Le cursus militaire de la princesse des Asturies est l'archétype du genre. Et le modèle cadre parfaitement à la mission. L'Espagne aura un jour une grande reine.

Ceux parmi les royalistes qui cherchent un prince capable d'emporter la mise, seraient bien inspirés de placer cette éducation dans leur argumentaire, ce qu'ils ne font jamais dans le tunnel d'une légitimité obsessionnelle qui privilégie le herdbook du haras dynastique sur toute autre considération. Ils prennent ce faisant le risque d'adouber un crétin portant beau et souple en génuflexions, quand il y faudrait un nouveau Bonaparte au pont d'Arcole ou le Villars de Denain. L'affaire n'aboutira simplement pas, car plus on est bête, plus on cherche des garanties de succès.

L'indifférence des maisons royales déposées signifient qu'elles ne croient à aucune convocation du pays à revenir aux affaires et comptent profiter longtemps du lustre de leur naissance sans obligation de ne rien prouver.
Pourquoi ce prestige usurpé fait-il l'admiration des badauds, reste un mystère de la psyché humaine. On en peut sourire tant que les descendants ne revendiquent pas l'héritage d'une autorité naturelle, voire de la couronne tant qu'à faire, sur la seule présentation de leur généalogie tamponnée. Mais certains, parfaitement incapables, ont du mal à résister au jeu de rôle que des courtisans intéressés au futur de leur imagination leur donnent à grand fracas. Le risque est néanmoins très faible de les voir aboutir parce qu'ils ignorent les fondamentaux d'une restauration pour ne voir que le bulletin de naissance.

Le blogue Canon Gaillon (Royal-Artillerie) a longuement étudié la question de l'éducation dans son "Espace Rénovation Politique". Nous y renvoyons les lecteurs studieux en cliquant ici.

3 comments:

Anonyme a dit…

Bonjour Cato.
L'allusion à peine voilée à la famille d'Orléans illustre bien le gap entre les exigences du poste convoité et les capacités biologiques de ceux qui peuvent y prétendre au nom du lignage.
Ces successions imposées en dépit des exigences de base sont totalement obsolètes.
D'accord qu'il faut communiquer plus largement sur la formation précoce des enfants à ceindre la couronne un jour, mais les "prétendants" ne semblent pas motivés. Tu as raison : ils n'y croient pas !
(Jim)

Catoneo a dit…

Salut Jim. J'ai mis du temps à accepter que les "princes" se suffisaient du prestige attaché à leur nom sans s'encombrer d'agit'prop au final aléatoire. En fait ils n'acceptent que les compliments, et jamais aucune critique même aimable et positive. Ils ne disent jamais merci non plus car tout leur est dû.
Ce n'est pas pour cela que je les aurais exclus du "tournez-manège" mais pour leur dire simplement qu'ils ne sont pas la voie imposée.

On fera un jour ici (SDMPV) des propositions pour un protocole de succession basé sur le mérite et les valeurs, quelque conseil à l'ottomane mais sans étranglement. D'ici là, disons encore bonjour... monsieur.

René a dit…

Si on commence le prince bashing la limite de la bande passante sera vite atteinte et l'audience du blog explosera. Mais à priori ce n'est pas le but de l'essai comme on dit au rugby.

Enregistrer un commentaire

Vos commentaires bienvenus. Merci. Pas de modération a priori !

Fourni par Blogger.